ES PREMIER REPROCHES concernant
la forme des lettres tient au fait que le dessin de bon
nombre de consonnes ne se distinguent les unes des autres
que par des points diacritiques.
La forme des lettres
Cest ainsi que la lettre peut
se lire (Kha),
(Hha),
(Ja),
compliquant de fait la clarté de la lecture. Cette
confusion est renforcée par le problème lié
au fait que certaines lettres comme le Dal ( )
ou le Ra ( ),
ne peuvent être liées à la lettre qui
les suit. Cette situation complique singulièrement
la tâche du lecteur qui souvent ne sait où
commence un mot, ni même où il finit; et ceci
dautant plus que les espacements entre les mots, même
en imprimerie, ne sont pas normalisés.
On peut également reprocher à lécriture
arabe la diversité de formes des lettres, formes
qui varient selon la place de la lettre dans le mot. Beaucoup
en ont ainsi quatre: isolée, finale, médiane
et initiale, à linstar de la lettre Ayn:
, , , .
Liquidiation judiciaire
Mais le plus grand défaut de lécriture
arabe est le problème des voyelles courtes qui ne
sont indiquées que fort rarement par des points diacritiques.
La lecture devient alors assez complexe: Comment loeil
peut-il saisir en même temps et avec précision
les lettres avec ce quil y a dessous et ce quil
y a dessus, comment peut-il ensuite le faire passer aux
nerfs du cerveau et ceux-ci enfin aux nerfs de la langue
de façon saine et juste? (Ali el-Garim). De
fait, la vocalisation du texte ne se fait que pour le Coran,
car les fautes sont à proscrire lors de la récitation
de la parole de Dieu et dans les manuels scolaires élémentaires.
En revanche, la grande majorité des imprimés,
à commencer par les journaux et les livres, ne sont
quasiment jamais vocalisés. Pour le lecteur cest
donc un véritable travail de reconstitution du sens
qui doit sopérer, ce qui a fait dire à
Qasim Amin que dans les langues occidentales on lit
pour comprendre alors quen arabe il faut comprendre
pour lire.
Pour résumer cette idée essentielle, il est
possible de citer deux chercheurs, à lorigine
de projets de réforme de lécriture,
discutées au Congrès de lAcadémie
de Langue Arabe du Caire:
- Abd al-Aziz Fahmi: Il est impossible à
aucun de ceux qui lapprennent, même des meilleurs,
jeunes et vieux sans exception, de lire une seule page
de nimporte quel livre ou une colonne de nimporte
quel journal, de façon continue, sans faire des
fautes énormes ou moins graves, ou pour le moins
sans sarrêter à tout bout de champ
et sans couper les liaisons entre les groupes de mots.
Quand il lit, il est constamment occupé à
aiguiser son regard et à tortuer son esprit afin
de chercher à percevoir le sens de ce quil
lit avant de lire, pour pouvoir lire; on le voit alors
comme ravi en extase, ou comme celui qui a trop mangé
et qui patiente: tantôt il écarquille les
yeux tantôt il les ferme presque. Toutes sortes
de défauts sentremêlent dans sa bouche
(...).
- Ali al-Garim: En vérité, la lecture
correcte est devenue pour nous un travail scientifique,
précis, très compliqué; elle est
devenue un art (une technique), un fardeau, pour tout
dire une devinette; on ne peut lire larabe tel quil
est actuellement si lon nest à la fois,
linguiste, grammairien, spécialiste en morphologie
et en syntaxe. Si lon nest pas tout cela en
même temps, on est incapable dêtre un
lecteur ou un semblant de lecteur.
Autres remarques
Il existe des reproche plus anecdotiques fait à
la lécriture arabe, comme labsence de
majuscules ou encore le fait que le 0 en chiffres indiens
se réduit à la taille dun point et se
distingue donc très nettement de ses homologues (
vs ) ou que le
trois manuscrit sécrit comme le
deux imprimé ( )
ce qui peux être à lorigine de confusions
génantes.
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