A SIMPLICITE QUI CARACTERISE
LE PAN TCHEL des origines ne résista pas à
lusage quen firent les scribes coréens.
Les conditions matérielles de la graphie y ont peut-être
contribuées. Les Coréens écrivaient
en effet de haut en bas, alignant les colonnes de droite
à gauche. Pour gagner de la place et par souci de
symétrie, ou peut-être par mimétisme
avec les Chinois qui juxtaposent une clef phonétique
à presque tous les idéogrammes, les scribes
coréens firent figurer à côté
de chaque consonne, la voyelle dont elle est pourvue. Dautre
part, ils modifièrent la forme des deux caractères
ainsi groupés de façon à faire approximativement
rentrer le signe ainsi constitué dans un carré.
Ils transformèrent ainsi de facto une écriture
alphabétique en écriture syllabique.
Ce nest quau début de ce siècle
que le terme de Hangul, ,
« la grande écriture » sera introduit
par Chu Shi-Gyong pour désigner lécriture
coréenne. Il apparut pour la première fois
dans le nom dun institut denseignement de la
langue coréenne, le Han-gulmo puis repris dans le
titre dun livre paru en 1913, Han-gulpuri.
Le Hangul au XXe siècle
Cétait une époque sombre pour la Corée
alors occupé par le Japon (1894-1945). Les autorités
doccupation essayèrent de substituer lusage
de leur langue ou à défaut des écritures
japonaises et chinoises à celles, respectivement,
du Coréen et du Hangul.
Par passion nationaliste et du fait de sa proximité
avec la Chine, le régime dictatorial de Corée
du Nord imposa sur son territoire lusage systématique
du Hangul, alors quen réaction, les Coréens
du Sud continuèrent à faire cohabiter les
deux systèmes. Aujourdhui encore, les personnes
cultivées en Corée du Sud, préfèrent
écrire leur nom en idéogrammes chinois, même
si lusage du Hangul est maintenant généralisé
dans les deux Corées.
Paradoxalement pour un pays aussi fermé qua
pu lêtre la Corée, le Hangul doit beaucoup
à lusage quen firent les missionnaires
chrétiens qui virent dans ce système simple
à enseigner un outil puissant au service de la diffusion
de leurs idées. Cest ainsi quils firent
imprimer en Hangul de nombreux ouvrages : Nouveau Testament,
grammaires, dictionnaires, etc.
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