Présentation historique du caractère Garamond N°3

L’origine de ce caractère n’est pas à trouver dans le romain stricto-senso de Claude Garamond, mais dans celui de Jean Jannon, imprimeur français, travaillant à Sedan vers 1620 comme imprimeur de l’Académie protestante de la ville. Vers 1640, son matériel fut saisi sur ordre de Richelieu et confisqué au profit de l’Imprimerie royale, fondée par l’illustre Cardinal en 1640. Les types servirent ainsi en 1642 pour imprimer les mémoires du susdit Cardinal avant de se perdre dans le maelstrom de l’histoire tourmentée du pays.

Redécouverts en 1825 par l’Imprimerie nationale, ils furent par erreur attribués à Garamond. Ils réapparurent dans un spécimen histoire de l’IN de 1845 et surtout au début du XXe siècle pour imprimer l’Histoire de l’imprimerie en France au XVe et au XVIe siècle d’Anatole Claudin. Sous le nom de Caractère de l’Université le Garamond de Jannon connut une seconde vie.

A la même époque, aux Etats-Unis, l’American Type Founders Company (ATF) constatant le succès des réinterprétation de caractères anciens (Bodoni, Cloister Old Style) décida de fondre une version du Garamond. S’appuyant sur les recherches du bibliothècaire et historien de la typographie Henry Lewis Bullen, Morris Fuller Benton assisté du typographe Thomas Maitland Cleland dessina l’ATF Garamond en 1917. Cette version connut un vif succès pendant une dizaine d’années.

Vers 1925, Monotype réalisa une copie de l’ATF Garamond qu’elle baptisa Garamond N°3. L’efficacité commerciale de Monotype fut telle que le Garamond N°3 prit finalement la mesure de son original de l’ATF.

Description

Le Garamond N°3 a connun un grand succès depuis son lancement commercial dans les années 1930 comme caractère multi-usages (livre, mais également publicité).

Caractère assez « rustique », le Garamond N°3 est toutefois aujourd’hui un peu daté.

Comme tous les Garamond, le N°3 est doté d’un ‘P’ à la panse ouverte.