Typographie & Civilisation
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Histoire de l'imprimerie
Alphabet phénicien
     

CHAPITRE QUATRIEME

L’alphabet de Byblos

’ALPHABET D’UGARIT révèle un stade plus primitif que celui de Byblos de la langue sémitique, en voie à cette époque, de simplification. A partir du Xe siècle, l’alphabet semble définitivement constitué à Byblos, probablement, où le sarcophage d’Ahiram porte le premier texte cursif parfaitement clair, en phénicien classique.

L’influence égyptienne

En reprenant l’alphabet d’Ahiram pour en détailler l’origine des vingt-deux signes, il est possible de soutenir que huit d’entre eux dérivent de l’écriture hiératique égyptienne, à savoir les lettres aleph, daleth, lamed, mum, nun, tsadé, resch et schin. Parmi ces signes, le aleph dériverait d’un signe qui reproduisait en le simplifiant le dessin du faucon dans des hiéroglyphes classiques. L’origine égyptienne de ses lettres s’expliquent aisément si on se souvient que Byblos, comme les autres cités phéniciennes de la côte, était une cité sous suzeraineté égyptienne. Régulièrement, le pharaon y dépêchait des vaisseaux chargés de pacotille pour l’échanger contre du bois de cèdre du Liban. Le souverain de Byblos reconnaissait au pharaon une souveraineté théorique et prenait pour son compte, le titre de fils de Râ.

Un alphabet sans consonnes

L’alphabet phénicien archaïque s’était donc débarassé intégralement non seulement des idéogrammes, des déterminatifs mais également de toute trace de syllabisme. Il ne faisait aucun usage des matres lectionis, c’est à dire de certaines consonnes employées pour indiquer, en certains cas et de façon approximative, la vocalisation de la consonne précédente. C’est ce dernier fait qui fait dire à certains historiens, que l’alphabet phénicien n’est pas à proprement parlé un alphabet. Pour ces théoriciens, un alphabet doit en effet être une écriture analysant chaque mot en ses éléments phonétiques constitutifs, consonnes et voyelles, affectant un signe spécial à chacun de ses éléments, aussi bien aux voyelles qu’aux consonnes, permettant enfin à n’importe qui non seulement de reconnaitre un mot connu mais de reconnaître approximativement la prononciation d’un mot qu’il ne connait pas.

Quoiqu’il en soit, après avoir pris à l’époque d’Ahiram sa forme classique, l’écriture phénicienne connut ensuite une certaine évolution, sensible dans le tracé des signes. La taille des caractères s’uniformisait, les hampes tendaient à s’allonger... en bref, l’écriture devenait progressivement plus élégante, caractérisée par de longs traits verticaux légèrement obliques, des boucles minuscules et des lettres plates.

     

 

 

 

 

Inscription du sarcophage d'Ahiram
Inscription du sarcophage d'Ahiram