Typographie & Civilisation
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Histoire de l'imprimerie
Calligraphie arabe
     

CHAPITRE QUATRIEME

Les écritures maghrébines et les développements tardifs

Les écritures maghrébines

Au Maghreb, l’Occident islamique, des formes spécifiques d’art furent développés; la calligraphie n’échappa pas à cette tendance. C’est ainsi, que le Coufique occidental se développa vers 670 à Kairouan. Ce Coufique est sensiblement plus arrondis que son homologue oriental et surtout fait preuve d’une plus grande cursivité grâce à ses courbes bien déterminées et ses demi-cercles presque parfaits.

De ce Coufique, nacquit le Maghribi, une écriture cursive qui surpasse en délicatesse les autres cursives orientales par la finesse de ses lignes, la liberté coulante de ses courbes ouvertes, la clarté et la rondeur de ses boucles et par-dessus tout, par les fioritures accusées sous les lignes qui lui confèrent une qualité unique d’intégration. Un autre aspect du Maghribi est que ses déliés se terminent invariablement par une légère courbe vers la gauche, en une fin assez émoussée, tandis que ses pleins ont une ligne effilée dont les courbes, tournées aussi vers la gauche, peuvent se prolonger jusqu’à l’aire du mot situé au-dessus.

On distingue quatre styles de Maghribi que sont le Qayrawani, l’Andalousi, le Fasi et le Soudani:

  • le Qayrawani dénote une légère ressemblance avec le Naskhi et a de très courts déliés. Une variante monumentale est utilisée dans les Corans.
  • l’Andalousi est plus compact et plus délicat que les autres styles. Originaire de Cordoue, il fusionna avec le Fasi lorsque les Arabes durent quitter le sol espagnol.
  • le Fasi (de Fez au Maroc) est de plus grande dimension que l’Andalousi et est moins décoré que ce dernier.
  • l’écriture Soudani a d’abord été créée à Tombouctou vers 1210 avant de se développer en Afrique sub-saharienne. Écriture favorite des peuples musulmans de cette région, ses lignes sont plus épaisses et ses lettres plus denses que le Maghribi issu du Fasi et de l’Andalousi.

Les développements calligraphiques tardifs

L’effondrement de l’Islam arabe face aux invasions mongoles, la conversion des princes mongols à l’Islam, ont freiné le développement artistique mais ne l’ont pas stoppé. Certains princes mongols comme Timour et son fils ont été de grands mécènes. Tandis que plus à l’ouest, en Egypte, les Mamelouks se faisaient les champions de la continuité calligraphique.

En Perse, au XVIe siècle, l’écriture Taliq fut créée à partir d’une écriture ancienne cursive sans prétention. Dérivée du Riqa et du Tawqi, cette écriture sera très prisée des Persans, des Indiens et des Turcs.

Le Nastaliq est une variante du Taliq formée à la fin du XVe siècle et est devenue l’écriture nationale perse. Le Nastaliq se distingue par ses formes arrondies, sa clarté et sa pureté géométrique. Il est également caractérisé par un manque de hauteurs en pointe, des dents dans les lignes horizontales de certaines lettres (sin et shin), un remplissage fréquent du centre des boucles, et la terminaison de la plupart des lettres non liées en traits fins et pointus. Un autre aspect commun est que les courbes montrent un fort contraste dans la largeur de leur ligne qui change brusquement du maximum au plus fin. Il est à noter que cette période est également marquée par la richesse d’enluminure des Corans, réalisés à cette époque en Nastaliq en Perse.

Par ailleurs, se développa en Inde en Afghanistan une écriture cursive mineure, la Bihari caractérisée par la largeur et l’allongement de ses traits horizontaux qui contrastent nettement avec la finesse et la délicatesse de ses lignes verticales. En Chine, l’écriture Sini (chinoise) émergea avec ses lignes très fines et à la rondeur exagérée.

     

 

Maghribi
Sourate IV, « Les femmes »
en Maghribi épais, Maroc, XIe siècle

 

 

Ecriture Andalousi
Ecriture Andalousi

 

 

 

 

 



Ecriture Taliq
Ecriture Taliq

 

 

 

 

Bismillah en écriture Sini
Bismillah en écriture Sini