Typographie & Civilisation
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Histoire de l'imprimerie
Calligraphie arabe
     

CHAPITRE TROISIEME

Les six écritures principales de la tradition classique

PARTIR DU NASKHI, le calligraphe Ibn Moqlah identifia six styles d’écriture :

Le Tholoth

Le Tholoth, apparu au VIIe siècle, est une écriture statique et monumentale, essentiellement utilisée à des fins décoratives dans les manuscrits et les inscriptions. Elle a également été utilisée pour la copie des Corans, surtout pour les têtes de chapitre et les colophons. On la considère comme la plus importante des écritures ornementales.

Le Naskhi

Le Naskhi, dont les origines remontent au VIIIe siècle, est apparue dans sa forme systématisée au IXe siècle. Considérée comme peu élégante, elle était surtout utilisée pour la correspondance ordinaire. Avec l’arrivée du papier, qui remplaça le parchemin, et grâce à Ibn al-bawbab qui en fit une écriture élégante, ce style gagna ses lettres de noblesse et servit d’écriture principale de Corans. À ce jour d’ailleurs, il y a plus de Corans copiés en Naskhi que dans toutes les autres écritures arabes réunies. Elle est presque toujours formée de courts traits horizontaux et de verticales d’égale hauteur au-dessus et au-dessous de la ligne médiane. Les courbes sont pleines et profondes, les jambages droits et verticaux, les mots bien espacés en général.

Le Mohaqqaq

Le Mohaqqaq était originellement une écriture dont les lettres étaient moins angulaires que le Coufique, avec des ligatures bien espacées; l’ensemble était « produit avec méticulosité » comme son nom l’indique. Avec la découverte du papier autour de 750, l’écriture acquit une certaine rondeur qui la rendit plus facile à tracer et devint l’écriture favorite des scribes. Modifiée par Ibn Moqlah, elle conserva ses déliés allongés sans presque de pleins ni d’enjolivures accusées sous les lignes. Cela en fit l’écriture favorite des Corans de grand format.

Le Rayhani

Le Rayhani, né au IXe siècle a des liens de parenté certains avec le Naskhi et le Tholoth. Elle est caractérisée par la finesse de ses lettres, finesse accentuée parce que le traits et les fioritures des lettres se terminent en pointes aiguës, et que les signes diacritiques sont très fins et toujours appliqués à l’aide d’une plume différente, dotée d’une entaille beaucoup plus petite. Elle est également considérée comme la sœur du Mohaqqaq car, entre autre, le centre des boucles des lettres n’est jamais rempli. Néanmoins, à la différence du Mohaqqaq, il utilise pleinement les fioritures sublinéaires, comme le Tholoth. Le Rayhani fut surtout prisé pour les grands Corans par les Perses.

Le Tawaqi

Le Tawaqi (signature) est issu de l’écriture Riyasi, que les califes abbassides utilisèrent pour signer leur nom et leur titre. Plus arrondie que le Tholoth, l’écriture Tawaqi est assez proche de l’écriture Riqa, mais s’en distingue par des lignes plus épaisses, des courbes plus arrondies, ce qui lui donne une apparence beaucoup plus lourde. Elle est également plus grande et plus élégante que le Riqa ce qui en fera une écriture utilisée pour les occasions importantes.

Le Riqa

L’écriture Riqa (petite feuille) provient à la fois du Naskhi et du Tholoth. La forme géométrique de ses lettres et particulièrement les fioritures des finales, ressemble beaucoup à celles du Tholoth, mais elle est bien plus petite et dotée de courbes plus arrondies et ses Alefs ne sont jamais écrits avec des barbelures. Le centre des boucles des lettres est invariablement rempli, les lignes horizontales sont très courtes et les ligatures structurées avec densité, les finales étant souvent attachées aux initiales. Son emploi fut réservé au courrier personnel et pour les livres profanes de moyen format. C’est aujourd’hui l’écriture manuscrite la plus employée dans le monde arabe.

Le Tomar

Il est possible d’ajouter à ces six écritures principales, l’écriture Tomar qui aurait été conçue sous le premier calife omeyyade Moawiya (661-680). Ce dernier en fit une écriture royale et est à ce titre une des plus ancienne écritures arabes. Bien qu’elle ait gardé des caractères grands et lourds, elle perdit vers le Xe siècle, son aspect statique et angulaire.

     

 

 

Ecriture Tholoth
Ecriture Tholoth

 

 

Ecriture Naskhi
Ecriture Naskhi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Ecriture Riqa
Ecriture Riqa

 

Ecriture Tomar
Ecriture Tomar
« Allah est mon espérance »