Typographie & Civilisation
MyFonts
   
 
Histoire des caractères typographiques
Police de caractères Bell
     

Police de caractères Bell Présentation historique du caractère Bell

En 1788, l’éditeur et imprimeur anglais John Bell, créa la ‘Bell’s British Letter Foundry’ afin de donner à l’Angleterre des caractères de la qualité de ceux qu’on trouvait alors en France ou aux Pays-Bas. Le caractère que promeuvait Bell reflétait ses conceptions sur le dessin de caractères mais avait bénéficié aussi du talent de Richard Austin qui l’avait gravé. Dans l’esprit du Baskerville, le caractère de Bell se caractérisait par une chasse plus étroite et des empattements plus nettement dessinés.

Malheureusement pour lui, ce caractère arrivait à un moment où triomphaient sur la scène typographique européenne Didot et Bodoni. Si bien que c’est plutôt aux Etats-Unis qu’il connut un certain succès. D’ailleurs, les matrices furent acquises auprès de Stephenson, Blake & Co par un éditeur américain, Henri Houghton de Riverside Press. Elles y furent peu utilisées.

Pourtant dans la fin du XIXe/début du XXe, le Bell, rebaptisé alors English Coperplate, fut utilisé par deux employés de Riverside, qui se révélèrent par la suite être des personnalités qui font autorité dans le monde de la typo : Bruce Rogers et Daniel Berkeley Updike. Rogers en particulier admirait beaucoup le Bell et fit de nombreuses expériences avec. A partir de 1900, il utilisa au moins une fois par an ce caractère, une série qui est à l’origine de sa réputation. Updike de son côté, quand il se mit à son compte avec sa Merrymount Press, fit l’acquisition de l’English Copperplate rebaptisée pour l’occasion Mountjoye. Il réalisa près d’une trentaine d’ouvrages avec ce caractère.

En Angleterre, le Bell dût son salut à l’action de Stanley Morison. Morison était alors conseiller typographique de la fonderie Lanston Monotype et engagé dans un vaste programme de redécouverte des grands caractères d’imprimerie de l’histoire. Un jour, alors qu’il faisait des recherches à la Bibliothèque Nationale de France, il tomba sur un spécimen dans lequel il reconnut le caractère d’Updike et de Rogers. La réédition de Monotype date de 1931.

Description...

Police de caractères Bell

Le Bell est à cheval entre les caractères dit de transition (Réales) comme le Baskerville et les caractères dits modernes (Didones) comme le Didot ou le Bodoni. Le contraste plein/délié est assez marqué mais il reste plus oblique que les didones. Les jonctions entre les fûts sont souvent arrondis à l’image de la queue du ‘Q’ ou encore du jambage inférieur du ‘K’.

Police de caractères Bell... & utilisation

Comme le démontre son histoire, le Bell est un caractère de labeur particulièrement adapté pour la composition de livres. Il possède à la fois la froide rationalité des Didones et un côté calligraphique qui l’humanise un peu. Stanley Morison considère le Bell comme étant le premier caractère anglais moderne.

Commentaires

Tout a été dit : un caractère qui a plu aussi bien à Updike qu’à Rogers ne peut pas être un mauvais caractère.