Typographie & Civilisation
MyFonts
   
 
Histoire de l'imprimerie
Imprimerie toulousaine
     

INTRODUCTION

Les conditions de l’apparition de l’imprimerie à Toulouse

L’EPOQUE DE L’INVENTION DE L’IMPRIMERIE, Toulouse, déjà célèbre du temps des Romains et qui avait acquis une grande renommée sous le gouvernement de ses comtes, conservait en France, une grande importance économique et culturelle. Sa prestigieuse université qui avait donné tant de juristes au Languedoc, son Capitole, ses jeux floraux et ses nombreux monastères dont celui, fameux, des Dominicains, offraient de nombreuses ressources à l’activité typographique.

L’Université

Fondée par le Traité de Paris, en 1229 qui marquait la soumission du Comte Raymond VII, et dans lequel Raymond s’engageait à entretenir des maîtres. Après des débuts laborieux, elle devint célèbre au XIVe et XVe siècles pour l’enseignement du droit. Installée dans le quartier de la basilique Saint Sernin, l’université était une grande consommatrice d’ouvrages de droit et entretenait dans ce quartier l’activité de nombreux ateliers de copie, dont on retrouve encore les traces aujourd’hui (Rue Pargaminières, des parcheminiers). C’est à son Université que Toulouse doit son surnom de «Tholosa docta».

En 1587, Gabriel de Minut discourait ainsi de l’Université de Toulouse, à propos des quatre choses à voir dans la ville rose: «La troisième estoient les études, où l’on enseigne la loy civile et pontificale, où il y a trois salles aussi belles, grandes et spacieuses, et aussi bien basties, compassées et commodes, qu’il y ait en quelque part que l’on sache aller. Et là où aussi l’on veu autrefois (comme de ce estant tesmoing occulaire i’en peux faire foy), dix milles escoliers tant de ceux du païs, que d’autres plusieurs et divers lieux, et fort loingtains, estudians en la jurisprudence, sous la doctrine de six docteurs aussi doctes que résolus jurisconsultes, qu’ils en fussent en toute l’Europe». [Nota: le chiffre de dix mille étudiants semble un peu exagéré...]

Le Parlement

Plus ancien parlement français après celui de Paris, c’est le futur roi Charles VII qui l’a créé en 1420 pour obtenir l’appui du Languedoc. Il fut transféré à Bézier en 1425, avant de revenir à Toulouse en 1444. Le 4 juin de cette année, eut lieu la séance inaugurale. Dans ces environs grouillaient une multitude d’avocats, de procureurs, de greffiers dont les besoins en livres de droit, textes juridiques mais aussi profanes, d’actualité et même de littérature étaient grands.

L’Eglise

Après les hérésies cathares qui ont secoué le Languedoc, l’Eglise catholique romaine avait repris en main la ville, sous la houlette de la sainte Inquisition. Au XIIIe siècle, était fondé à Toulouse l’Ordre des Frères Prêcheurs dit des Dominicains, qui s’installaient dans le couvent des Jacobins. A la fin du XVe siècle, l’Eglise ne nourrissait pas encore de soupçons contre l’imprimerie à l’image de l’Archevêque de Mayence, Berthold de Henneberg, qui qualifiait l’imprimerie «d’art divin», et ses besoins en livres étaient très importants: livres d’heure, de messe, manuels de confession ou de prédication pour les clercs, indulgences et livres de piété populaire pour les fidèles.

La Bourgeoisie

Le long de la Garonne, entre Espagne et France, Méditerranée et Atlantique, Toulouse est devenu aux XIVe et XVe siècles une véritable cité marchande où cohabitent artisans aisés, marchands et cambistes. Tout a commencé avec le commerce des épices en provenance de Barcelone, puis est venu le négoce du grain. Mais c’est le pastel qui fera la fortune de Toulouse. Cette plante, seul produit de teinture permettant à l’époque d’obtenir du bleu, se vend dans toute l’Europe (Flandre, Angleterre, Espagne et bien sûr Italie) faisant de Toulouse un vrai marché international. Elle enrichira de nombreuses familles qui feront construire de magnifiques hôtels particuliers (hôtels de Bernuy, du Vieux Raisin et surtout d’Assézat) dotés bien sûr de bibliothèques.

Les négociants de Toulouse, bien que mieux équipés en livres que leurs homologues français, ne possèdent cependant que quelques grammaires, des manuels d’initiation au latin, des matines et des psautiers.

L’industrie du papier

L’activité typographique implique une autre activité économiquement très importante: la production de papier. Le premier moulin créé à Toulouse l’a été sur l’île de Tounis par Jean de Grant au XIVe siècle. Ce moulin fut ultérieurement affermé en 1419 à Nicolas de Pierre et Martin de Jean, tous deux originaires de Lombardie, région célèbre pour la qualité de ses papiers (méthode Fabriano). En 1478, on trouvait un autre moulin dans les faubourg Saint Cyprien. Toulouse était donc au XVe siècle, une des rares villes françaises avec Troyes, Avignon, Ambert, Périgueux et quelques villages de Lorraine et de Franche-Comté, à disposer d’une industrie du papier.

     

 

 

 





Sceau de l’Université de Toulouse
Sceau de l’Université
de Toulouse

 

 

 

 

Le Capitole
Le Capitole, siège du Parlement de Toulouse