ES PREMIERES EDITIONS quon
leur attribue suscitent toujours des discussions. Le premier
livre imprimé en Auvergne est-il le Bréviaire
de Brioude (1518) oeuvre dun imprimeur ambulant,
Les Ordonnances royaulx (1523) par Jacques Mareschal
ou Les coustumes du Hault et Bas pays dAuvergne
(1538) signé par Jean Petit ? Il est certain que
dautres volumes nont pas été retrouvés
et quainsi notre histoire sen trouve quelque
peu amenuisée.
Les premiers ateliers clermontois
Le premier atelier remarquable à Clermont fut celui
où se succédèrent de 1538 ou 50 (?)
les Durand, Jean, Jean II, et Bertrand, ce dernier mort
de la peste en 1631. Après une activité incertaine
due aux guerres de religions, sévères en Auvergne,
et qui semblent lavoir interrompue épisodiquement,
elle redevint assez florissante, si on en juge par la position
sociale du dernier, père de magistrats et humaniste,
soutien de la Renaissance.
Ensuite à Clermont quelques ateliers moins importants
comme ceux des Barbier, Perdrix, Damien Boujon vivront assez
bien autour de la cathédrale dans un « fatras
dheures et brochures pieuses, abécédaires,
calendriers ...». Ils sont évidemment libraires,
aussi relieurs et marchands de papier à écrire,
etc...
Après 1651, limprimerie prit une dimension
nouvelle avec Nicolas Jacquard. Appelé par lévêque
Mgr dEstaing pour éditer les livres liturgiques
qui manquaient dans le diocèse. Ce quil fit
avec rigueur, tout autant que les nombreux mémoires
des Grands Jours et de lIntendance dAuvergne.
A loccasion graveur et ne dédaignant pas décrire
quelques lignes, son magasin à sa mort en 1681 offrait
un large assortiment classique avec les nouveautés
du siècle et précieuses.
Confortés par les décrets de 1704 deux ateliers
seront jusquà la Révolution très
actifs.Le premier illustré par les personnalités
de Pierre , Pierre II et Louis-Pierre Boutaudon, bourgeois
influents, imprimeurs du Roi et de lEvêché
de 1687 à 1774; auxquels succéda Antoine Delcros
mort au début de la Révolution en 1791. Le
second créé avec peine par Guillaume Jacquard,
relayé en 1736 par « laffairiste »
Pierre Viallanes (1736-1778). Toujours à la limite
de la légalité il imprima à côté
de nombreux livres autorisés et aussi pas mal de
littérature clandestine.
On recense pour le siècle, en dehors des imprimés
administratifs, un millier de titres.
La révolution à Clermont-Ferrand fut surtout
une époque de marasme et elle napporta que
peu de changements. On peut citer les noms de Jacques Veysset
, Beaufils et Berthet, enfin celui de Denis Limet, imprimeur
des billets de confiance du département.
Limprimerie en Auvergne
Limprimerie nest pas absente dans les autres
villes de la province. On compte un atelier à Riom
fondé par Pierre Costerauste en 1589. Ses successeurs
le feront vivre avec des fortunes diverses. En 1789 il était
occupé par Martin Degoutte, et fort achalandé.
En cette même année un autre fut créé
par Pierre Landriot et un troisième par Jacques-Claude
Salles, qui se maintinrent pendant tout le XIXe siècle.
Il en existait un à Aurillac tenu par les Viallannes
et un à Saint-Flour, celui des Sardine.
En Bourbonnais, le premier imprimeur fut Pierre Vernoy
en 1606, prenant la place de son père libraire «
près du Palais ». Son atelier revint à
son fils Pierre II Vernoy qui adopta lenseigne «
Au vase dor » en 1637, tandis que son autre
fils Jacques Vernoy sinstalla à deux pas en
1643 sous lenseigne « Au nom de Jésus
» qui devint par la suite « Aux armes de France
».
Ces ateliers, transmis par héritages et mariages,
où sillustrèrent les cousins Vernoy,
Claude Dechome, Jean Faure, J.C. Pavy, furent réunis
en 1803 par Pierre Vidalin, dont le père Etienne
était imprimeur depuis 1773. Particularité
moulinoise dans la province restée assez calme, pendant
la Révolution une bonne dizaine dateliers vinrent
sy ajouter.
Au Puy, lhistoire de limprimerie sous lancien
régime est compliquée et mouvante. La proximité
et les relations daffaires très importantes
avec Lyon - la route du Languedoc y passait - entravèrent
le développement dateliers autonomes. Le premier
fut Etienne André, maître écrivain qui
signa en 1611 un contrat avec les jésuites pour la
création dun atelier. Repris et occupé
par les Malescot pendant un siècle il fut concurrencé
à partir de 1644 par André Delagarde, puis
par André Delolme-Bergeron et Gaspard-Chrétien
Clet. Malgré les édits qui prévoyaient
un atelier unique, on en compta quatre en 1705 avant quils
ne soient réunis en un seul par Antoine Clet.
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