Histoire de l’imprimerie en Auvergne

Les origines de l’imprimerie en Auvergne

L’IMPRIMERIE PROVINCIALE a souvent souffert du dédain de la capitale. Ce qui a d’ailleurs amené les pouvoirs à la défavoriser par des règlements, des édits, des arrêtés et les historiens à minimiser ses efforts. Son histoire est restée de ce fait souvent obscure et mal connue, sauf exception comme celle de Lyon.

La fin du XVe siècle fut particulièrement difficile pour l’Auvergne, frappée par la peste, la guerre et la famine. C’est grâce aux agents des imprimeurs lyonnais que ses élites purent enfin s’intéresser et apprécier les beaux incunables quelques décennies après l’invention de Gutenberg, « plus divine qu’humaine », selon le mot de Louis XII.

Le premier marchand qui eut pignon sur rue à Clermont fut un certain Jean, dit de Bourgogne, en 1491, suivi par les libraires Antoine Chalvet et Loys Maritain, puis par Jean Durand, dont le nom apparaît en 1525 sur un beau missel. A Moulins on connaît en 1498 Eustache Marion ; au Puy ce furent H. Monestier, Antoine et Julien Amouroux, Barthélémy Nicolas dans les premières années du XVIe siècle, tous plus ou moins dépendants aussi des lyonnais très proches, dont ils vendaient les productions et auxquels ils confièrent leurs premières éditions.

C’est ainsi que parurent les premières éditions d’un missel pour Clermont, imprimée à la fois en 1492 par Antonio Berreta à Venise et Michel Topié à Lyon ; les Coustumes du Bourbonnais par Jacques Arnollet en 1498 ; Les coustumes du hault et bas pays Dauvergne en 1511, le Missale claromontensis de 1525, etc...

L’installation d’ateliers sera plus hésitante. Cependant dans la lutte pour vivre et dans des conditions évidemment difficiles Clermont-Ferrand , Le Puy, Moulins ou Riom n’ont pas fait plus mal que beaucoup d’autres villes françaises et souvent mieux.